Réponse à l’écrit
« Ce soir un drame, un bouleversement, un appel »
Christellecatherine a un fils qui est schizophrène.
Après avoir lu mon texte, suite à la mort de la petite fille de 11 ans, tuée par sa mère, à Dampierre le 20 août 2018, elle me répond :
« J’ai vécu avec mon fils des situations que l’on ne peut même pas imaginer. Tant tant tant de familles vivent dans le secret de leurs maisons, tant de fratries sont déchirées, tant de drames ont encore lieu. J’ai souvent hurlé en mon cœur de mère, de femme, de fille.
J’ai été sonner à l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), à l’église, auprès de mes voisins, mes amis, vers les gendarmes, les médecins. Mais j’étais seule seule seule. Je demeurais seule face au drame que nous vivions à la maison. Mon dernier recours a été de garder en mon cœur cette espérance qui me faisait tenir. Une force invisible qui me faisait continuer.
En moi, je pouvais percevoir cette colère, cette violence d’épuisement, d’incompréhension, d’injustice du regard des autres, accusateur. C’était irréel et pourtant si réel.
J’ai si souvent écrit, déposer sur papier, ma souffrance et mes inquiétudes.
J’ai tout remis à Dieu, tout tourné vers Lui. Je Lui ai dit : « Je ne peux plus. » J’ai souvent eu envie de mettre fin à mes jours de peur qu’un jour, ma souffrance se transforme en acte sur mon fils. Il m’est arrivé d’en venir aux mains en criant : « Pourquoi ?! Pourquoi fais-tu tout cela ?!! »
On se retrouve seule, seule, seule. La honte et la culpabilité du regard des autres, les silences, nous enferment encore plus dans notre désespoir.
Je prie pour que cette maman et que ses filles trouvent la paix et le chemin de la réconciliation un jour.
Il est urgent de dépasser maintenant nos frontières personnelles. Osons être bouleversés par l’autre, être chavirés en nos cœurs. Cessons de nous enquiloser ou nous deviendrons des morts vivants, avec des richesses et des certitudes de nos propres vérités. Cet individualisme dans lequel on veut nous mettre respire tout, sauf l’Amour, la Vie, la Paix et l’Unité. Aujourd’hui, je veux être témoin de l’espérance et de la rencontre du pardon. Soyons Vivants et soyons Amour. Nous sommes tous acteurs pour faire évoluer le monde.
Sans l’Amitié de quelques compagnons de route, de toutes croyances et de tous pays, je n’aurais pas tenue. A chaque fois, ils m’ont redonnée forces et joie, sourires et encouragements. J’ai découvert cela plus tard, comme des signes sur mon chemin, de cet Amour invisible, là depuis toujours, pour avancer, toujours plus loin.
amitiée.